Genshiken

Genshiken
Aaaaaah la période FAC ! Ce sont souvent les plus belles années de la vie de l'otaku moyen au Japon, qui peut en général s'inscrire dans un club qui lui permettra de partager sa passion avec de vrais fans ! C'est le cas de Sasahara Kanji et de toute la bande du Genshiken ! Du mordu de dôjinshi à la cosplayeuse, tout le monde s'y retrouve, à l'exception de Kasukabe, complètement imperméable à cet univers…

Sasahara Kanji : timide et réservé au départ, il finira par s'affirmer au fur et à mesure de l'histoire comme étant l'un des piliers du club Genshiken, celui que l'on écoute. Grand amateur de Dôjinshis pornographiques mettant en scène son personnage favoris, c'est aussi un fan d'animé et de jeux vidéo. Sasahara permettra au club de gagner en importance grâce à ses nombreuses prises d'initiative.

Madarame Harunobu : doté d'un physique filiforme, Madarame est l'excentrique du groupe. Complètement perché et extrême dans ses délires d'otaku, il n'hésite pas à se priver de nourriture pour avoir assez d'argent à dépenser en manga et autres dôjinshis… Fan de Kujibiki Unbalance, il organise chaque semaine une réunion autour du nouveau chapitre paru. Il entretient une relation conflictuelle avec Saki Kasukabe, qu'il compare à une Tsundere.

Saki Kasukabe : plus ou moins forcé à fréquenter le Genshiken puisque son petit ami y passe le plus clair de son temps libre, Saki en vient donc à découvrir le milieu otaku qu'elle n'apprécie guère au départ. Elle apprendra au fur et à mesure comment gérer son couple grâce aux conseils des membres du Genshiken qui, par la même occasion, lui en apprennent plus sur le monde des fans de la sous-culture japonaise.

Kanajo Ônho : Ônho est une féru de cosplay. Elle se liera très vite d'amitié avec Saki, seule fille du club au début de l'aventure et Soïchiro Tanaka, qui confectionne des cosplays. C'est une grande amatrice de dôjinshis Yaoï avec une large préférence pour les hommes ayant la belle quarantaine… Elle joue un rôle important dans l'appréhension de l'univers otaku de Saki.

Makoto Kôsaka : peut-être encore plus étrange que Madarame, Kosaka ne ressemble en rien à un otaku : tout d'abord il est très propre et soigné sur lui et son allure de beau gosse trompe tout le monde au premier abord. Mais il n'en est rien, Kosaka est avant toute chose une sorte de « PGM » des jeux de bastons. Il est capable de sortir des combos d'une complexité terrifiante avec un timing, une précision et une vitesse hors-du-commun. Cela deviendra d'ailleurs l'une des fiertés de sa petite amie, Saki. Sa relation avec Kasukabe ne l'empêche pas de vivre pleinement de sa passion : les jeux érotiques et les dôjinshis X foisonnent chez lui.

Soïchiro Tanaka : fan de figurine de Mecha (à monter soi-même), de cosplay qu'il confectionne, il a un don pour deviner les mensurations de ces dames ! Il deviendra très vite complice avec Ônho, qui adore revêtir les costumes qu'il lui crée. Il confectionne sans rien dire à personne des cosplays pour toutes les filles du club...

Kugayama Mitsunori : membre le plus imposant de la bande physiquement, Kugayama a restreint au minimum sa vie sociale, ayant fait un point de non-retour. Timide à en bégayer, il est pourtant le confident de Tanaka mais aussi un dessinateur de talent. Malgré son talent et ses bons conseils, il manque cruellement de volonté.

Genshiken… Il y a tant de choses à dire pour le peu de choses qui s'y passent. C'est peut-être l'un des atouts de ce titre : plutôt que nous proposer un manga tranche de vie classique, le mangaka a préféré nous servir une immersion dans le milieu otaku. Bourré de références dont les explications ne sont divulguées en général qu'en fin de volume (merci Kurokawa), Genshiken est un manga qui a l'intelligence de dépeindre le quotidien d'une bande de jeunes adultes en nous laissant libres de porter un jugement fataliste ou approbateur concernant leur mode de vie.

Le personnage de Kasukabe Saki est là pour ça. Réfractaire à cet univers, elle finira par s'y intéresser sans s'y plonger complètement et tentera de comprendre comment l'on en vient à devenir un mordu de japanimation… Ou d'autre chose. Il n'y a donc pas vraiment d'histoire dans Genshiken, mais plutôt une évolution des personnages et une analyse plus ou moins profonde grâce aux nombreuses interactions (et questions de Kasukabe) entre les personnages. Certains s'affirment, d'autres s'effacent. On a presque l'impression que la passion commune de nos héros a pour unique but de leur permettre de passer en douceur les différentes étapes de la vie.

Prenons l'exemple de Sasahara. Plus tard dans l'aventure, il sera amené à prendre un certain nombre de responsabilités, lui qui se contentait simplement d'être un consommateur lambda passionné.

Au-delà du ton résolument joyeux et propice à la découverte du monde otaku, les héros grandissent et finissent par goûter aux désillusions de la vie, à faire face aux déceptions sentimentales… Plus qu'un simple portrait amusant sur la jeunesse japonaise fan de manga, Genshiken parle du passage des études à la vie active, de l'abandon de l'adolescence pour le monde adulte.

Parfois, il le fait de manière cruelle. Ce n'est pas sans regret que l'on repense au formidable Madarame, l'un des personnages les plus emblématiques et authentiques de la série. Bon sang, il a fait le choix de la raison et c'est pour ça qu'on l'aime (cf tome8/9). De même, Kugayama semble bien décidé à rester fermé d'esprit et à se contenter de vivre de sa passion, plutôt que d'élargir ses horizons sociaux. C'est le piège otaku classique, il n y a qu'un pas entre avoir une passion et en devenir dépendant.

N'allez pas penser que le ton de la série en devient pour autant sombre, que nenni.

Ce seinen reste toujours aussi drôle et consacre parfois un chapitre à la gloire d'un des membres du club, permettant ainsi de voir un moment classique vu par X personnage. Un vrai régal et pur moment de rigolade en général.

Le dessin du mangaka est un peu grossier au départ pour s'affiner au fur et à mesure. La mise en page est bonne et les cases bourrées de détails. Peut-être un peu trop bourrées d'ailleurs, on sature par moment, la faute aux chambres et au local du club bordélique de nos héros. Le rythme reste soutenu et les nouveaux adhérents du Genshiken permet au récit de ne pas s'essouffler tout au long des 9 tomes.

Il ne faut pas lire Genshiken parce qu'il relate le quotidien d'otakus à l'université. C'est un grand tort que de se jeter sur l'œuvre avec pareille pensée. Il faut l'appréhender comme un seinen qui dépeint de manière originale le comportement social et l'évolution de jeunes portés par une même passion, leur permettant de passer plus ou moins en douceur à l'âge adulte. Les références sont bien sûr plaisantes dès que l'on a un tant soi peu de culture, mais l'on peut être ignorant comme Saki et prendre tout autant son pied à la lecture. Ajoutez à cela une touche d'humour fort sympathique et vous obtenez un concept savamment pensé. A lire !
, le 14.12.2011

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Titre original Genshiken
1ère parution
Genre(s) Amour & Amitié, Comédie
Volume(s) 9
Auteur(s)
Éditeur Kurokawa
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